OUI à l’initiative sur la biodiversité le 22 septembre 2024

La nature est notre source de vie, la base fondamentale de toute chose. Malheureusement, l’état de la diversité biologique et des milieux naturels est alarmant dans notre pays. Toutes les études le confirment ! Derrière l’image de nos vertes collines, de nos jolis lacs de montagne et de nos sommets (de moins en moins) enneigés se cache une tout autre réalité :

  • Un tiers des espèces animales et végétales sont menacées ; près de la moitié des milieux naturels le sont aussi.
  • Les marais ont subi une diminution de 82% de leur superficie depuis 1900.
  • 90% des prairies et pâturages secs ont disparu au cours de la même période.

Depuis le début du 20ème siècle, 61 km2 de milieux riches en espèces ont disparu chaque année en moyenne. Cela représente jusqu’à aujourd’hui une perte plus importante que celle de la surface du canton des Grisons, soit l’équivalent de 44.5 fois la superficie du Parc national suisse, le seul soit dit en passant.

L’habitat des espèces animales et végétales indigènes s’amenuise tandis que parallèlement, la qualité et les connections entre les milieux se dégradent constamment.

La crise de la biodiversité est grave, le Conseil fédéral et les cantons reconnaissent d’ailleurs qu’il est urgent d’agir. Néanmoins, la Suisse reste à la traine en matière de protection de l’environnement et des milieux naturels sauvages. La Suisse continue de faire mauvaise figure en matière de zones de protection de la biodiversité. Avec seulement 10,8% de territoire protégé, notre pays figure dernier dans le classement européen. L’initiative ne demande toutefois pas la mise sous cloche de nouvelles zones, mais un développement raisonné et dans le respect des objectifs de la protection de la biodiversité.

La mise en application de l’initiative ne nuira pas à la sécurité alimentaire, bien au contraire, car sans les prestations d’une nature diversifiée, la performance de la production agricole diminue. Rappelons que la Suisse importe actuellement la moitié de ses besoins alimentaires. La fertilité du sol, la pollinisation, la protection contre les insectes nuisibles, tout cela est fourni par la biodiversité. Albert Rösti l’admet également : « Comme fils d’agriculteur, je sais bien que sans pollinisation des fleurs, on n’a pas de vie sur ce monde » [1].

L’initiative ne compromet en rien notre approvisionnement en électricité, car elle laisse suffisamment de place à une pesée des intérêts pour le développement des énergies renouvelables. Protection du climat et protection de la biodiversité vont d’ailleurs de pair. Nous devons de toute urgence prendre des mesures afin de réduire notre empreinte l’environnementale. L’acceptation et la mise en œuvre de l’initiative est l’une de ces mesures.

ECOFORUM

[1] Albert Rösti: « Il faut une pesée d’intérêt entre la biodiversité et les infrastructures » – rts.ch – Suisse